LE MONDE D’APRÈS SE CONSTRUIT MAINTENANT !

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Pandémie, changement climatique, il y a urgence !

Le Covid 19, n’est pas une malédiction naturelle. Si le virus est d’origine animale, la déforestation et la mondialisation des échanges, sont entièrement responsables de sa transmission à l’homme et de sa rapide dispersion planétaire. Cette pandémie vient après le SRAS, Ebola, H1N1 et si rien ne change, il y en aura d’autres. Ce que nous venons de vivre n’est que la répétition générale à l’échelle 1/1000ème de ce qui nous attend avec le réchauffement climatique.
La crise sanitaire a mis à nu les inégalités qui divisent la société française : on est plus malade et on meurt plus en Seine St Denis, le département le plus pauvre de France. Elle a mis en lumière l’incroyable hypocrisie de notre gouvernement : quand il est question de sauver les banques et les entreprises aéronautiques, les dogmes européens de réduction des déficits budgétaires n’existent plus, la dette peut s’envoler. Les arguments que Macron et tous les tenants du capitalisme, utilisaient pour justifier la suppression massive de postes de fonctionnaires qui a fragilisé notre système d’éducation et l’hôpital public, l’attaque contre nos droits à la retraite, le refus d’augmenter les salaires, la liquidation de la Sécu en préparation, ne sont plus valables.
Dans les hôpitaux, les écoles, les EPHAD, les magasins, les « premiers de cordée », les grandes fortunes de France qui se sont organisé des confinements dorés, n’ont jamais été en première ligne. Ce sont les salariés qui ont fait face et parmi eux, ce sont les femmes qui étaient et de loin les plus nombreuses. Les femmes pourtant, plus que jamais victimes de violences familiales pendant la même période sont toujours moins bien payées et moins reconnues pour leur travail que les hommes.

« Les femmes plus que jamais victimes de violences »

Très paradoxalement, la baisse de l’activité industrielle et des transports a entraîné un mieux-être pour nos poumons grâce à une réduction importante de la production de gaz à effet de serre et de particules fines. Faut-il rappeler que la pollution de l’air (essentiellement due en ville à la circulation automobile) est responsable de 48 000 morts par an en France. Le Covid 19, a causé 24 376 décès en France selon le communiqué du ministère de la santé du 30 avril.

Le Collectif 88% agit

Devant l’urgence liée au confinement, nous avons pris contact avec le CCAS de Roanne en ce qui concerne l’aide alimentaire et l’hébergement pour toutes les personnes en état de précarité. La première réponse du CCAS a été que ces aides n’étaient pas accessibles aux demandeu(se)rs d’asile sans papiers. Nous avons interpellé par courrier le maire de Roanne, le Préfet, le Sous-Préfet ainsi que Mr Ladet en sa qualité de vice-président de l’agglomération (délégué à la politique de la ville et à la lutte contre l’exclusion).
Dans sa réponse, le Préfet nous a indiqué son extrême étonnement en ce qui concernait la décision du CCAS. Il nous a également affirmé qu’il n’existait pas de textes réglementaires qui pouvaient justifier cette décision. Rapidement le CCAS a changé de position et a décidé d’inscrire (pendant le temps du confinement) les personnes sans papiers dans le dispositif pour l’aide alimentaire et l’hébergement de celles-ci en hôtel.
Par ailleurs des membres du Collectif ont contribué pendant le confinement, en collaboration avec des associations humanitaires, à la distribution de produits alimentaires et de première nécessité auprès de familles démunies. Pour le collectif 88%, la misère et la souffrance n’ont pas de frontières.

À partir de demain, tout sera comme hier ?

À Paris comme à Roanne, les responsables politiques veulent remettre en route la même politique, recommencer les mêmes erreurs dramatiques. Ce sont les actionnaires et le MEDEF qui donnent le tempo d’une reprise du travail sans garanties sanitaires réelles. Les subventions vont aller, d’abord aux grosses entreprises, à l’industrie automobile et aéronautique par exemple, deux symboles de la fuite en avant vers toujours plus de pollution.
Dans l’agriculture, c’est comme d’habitude les grandes exploitations, le productivisme grand consommateur de pesticides et de chimie en général qui va emporter le gros des aides. À l’hôpital, on parle de primes quand il faudrait des embauches massives et des augmentations de salaires, de partenariat privé public, quand il faudrait renforcer l’éthique, l’autonomie et les moyens de fonctionnement du service public.
Pire, la crise est l’occasion pour les grands patrons, et pour la FNSEA de réclamer la mise en veille des législations écologiques qu’ils trouvent trop contraignantes et de nouvelles remises en cause des droits du travail.
Comme si de rien n’était. Comme s’il ne s’était rien passé. Comme si du 17 mars au 11 mai, nous n’étions pas enfermés chez nous. La rapacité sans limites de ceux qui possèdent le pouvoir économique et de leurs valets politiques, les rend sourds et aveugles.

Changer radicalement de cap, maintenant !

Écologie, justice sociale, démocratie

Il faut changer de cap. Il ne sert à rien de s’agiter, de jouer les chefs de guerre. Il ne sert à rien de faire de grandes déclarations. Il faut des actes qui montrent que l’on a compris les raisons profondes de la crise et que l’on a la volonté de réorienter l’économie et la société, vers le bien de tous et le bien de la planète, qui sont absolument indissociables.

« il est de la responsabilité de tous les élus, à leur niveau, de montrer qu’il est possible d’agir. »

Certes, les réponses à apporter devront être nationales et sûrement internationales, mais il est de la responsabilité de tous les élus, à leur niveau, de montrer qu’il est possible d’agir. Les propositions concrètes pour le Roannais que nous avons défendues pendant la campagne électorale et qui ont été approuvées par 1207 électrices et électeurs, sont plus que jamais nécessaires.

1) Contre la pollution urbaine réduire de manière sensible l’usage de la voiture

  • Maintien de la gratuité des transports, amélioration de la fréquence aux heures de pointe et pendant les vacances, aménagement d’une extension de certaines lignes. Engager la réflexion pour une reprise en main de la gestion des transports par la création d’une Régie municipale des transports.
  • Doubler la longueur des pistes cyclables sécurisées. Maintenir la prime d’achat pour les vélos électriques et l’étendre à tous les vélos, sécuriser le stationnement des deux roues en ville.

2) Relocaliser l’économie

  • Aider à la création d’une Coopérative ouvrière de fabrication textile (capable en cas de besoin de fabriquer des masques et des blouses) en lui proposant des conditions financières d’installation favorables, l’aide pour l’acquisition de locaux, et la garantie de commandes des vêtements de travail des personnels municipaux, et pourquoi pas de l’agglo.
  • Privilégier les commandes à des producteurs locaux pour les cantines scolaires.
  • Labelliser les commerçants s’engageant dans la vente de produits locaux et/ou équitables et faciliter leur visibilité.
  • Organiser dans les meilleurs délais un RIC, après un débat public sur le choix entre l’installation d’ID Logistics, ou les solutions alternatives de relocalisation d’une activité économique, à investissement public égal.

Le Collectif 88% agit

Nous avons constaté le grand scepticisme affiché par les autorités sanitaires en ce qui concerne l’utilité d’une désinfection extérieure au chlore. Par ailleurs personne ne peut nier les risques environnementaux et pour la santé d’un tel traitement. Nos élus ont contacté la mairie qui a refusé de discuter de la question, empêchant même les journalistes de vérifier les quantités de chlore utilisées. Nous avons donc lancé une pétition signée, malgré le confinement par 837 personnes. Conformément aux engagements que nous avons pris en termes de défense de l’environnement et de la qualité de vie des Roannais, nous avons également été contraints, devant cette impossibilité de concertation de déposer un référé de suspension. Le jugement rendu sur des questions de procédure, ne peut en aucun cas permettre à M.Nicolin d’affirmer qu’il avait raison de « chlorer » nos rues. En tout état de cause, cet arrosage nocif et inefficace va s’arrêter et c’est une bonne chose.

3) Justice sociale

  • Protéger les personnes en situation de précarité, y compris les migrants en attente de régularisation ou demandeurs d’asile, réquisitionner si besoin les logements inoccupés pour que personne à Roanne ne dorme dans la rue, augmenter les subventions des associations qui prennent en charge la précarité.
  • Créer un centre municipal de santé.
  • Créer un Centre municipal d’accueil et d’écoute des femmes, avec une permanence, une aide psychologique et juridique pour accueillir et aider les femmes victimes de violences, de harcèlement, de discrimination salariale avec des propositions de logements pour les femmes battues.
  • Maintien des écoles de quartier à taille humaine.

Bâtissons ensemble un meilleur avenir

LREM et ce qu’il reste de la droite s’entêtent dans une politique agressive et inégalitaire. La gauche elle, peine à proposer une alternative unitaire, radicale et crédible au niveau national. Cette situation dramatique facilite la tâche de l’extrême droite, dont le populisme haineux nationaliste et suicidaire, peut apparaître comme un recours pour une partie de la population en perte de repères.

« Dans cette situation difficile, nous refusons de baisser les bras. »

Le gouvernement d’E.Macron et E.Philippe, nous a déjà montré de quoi il était capable, pour sauver les profits de ceux dont il défend les intérêts, avec les violences policières qui ont fait tant de blessés parmi les gilets jaunes, les syndicalistes, les citoyens et citoyennes mobilisés pour la justice sociale ou la défense de l’environnement. De décrets du prince en lois votées à la va vite, l’état d’urgence limite les libertés publiques, empiète sur notre liberté d’expression, de réunion, de mobilisation. Nous vous appelons tous à la plus grande vigilance pour que ces règles d’exception ne passent pas dans le droit ordinaire.

« Rien ne se fera sans vous et ensemble nous pouvons beaucoup. »

Dans cette situation difficile, nous refusons de baisser les bras. Nous avons des propositions, mais pas de remède miracle. Seule une véritable mobilisation citoyenne, permettra de tirer les leçons de la crise que nous venons de vivre, d’élaborer des solutions qui respectent l’humain et la planète d’abord.
Nos trois élus au conseil municipal et au conseil communautaire seront les porte-parole d’une opposition déterminée, constructive et la plus unitaire possible. Pour la bâtir ensemble, dès que la situation sanitaire le permettra, notre collectif vous sollicitera, pour des débats, des rencontres citoyennes et festives, des mobilisations pour imposer d’autres choix politiques. Nous avons besoin de confronter nos idées, de faire converger nos énergies, de partager nos rêves. Rien ne se fera sans vous et ensemble nous pouvons beaucoup.

Le Collectif 88% agit

Après avoir consulté enseignants, parents d’élèves, ATSEM, syndicats, nous avons envoyé un courrier à l’Education nationale, à la mairie et la préfecture pour demander le report de la rentrée en septembre. Il nous apparaît que ce retour précipité fait planer un risque sanitaire sur les enfants, leurs familles, le personnel et leurs proches. Pour nous, la création d’un service de garderie municipale pour les familles qui n’auraient pas de solution de garde en journée est indispensable, mais il est illusoire de penser qu’il s’agit d’une reprise de l’école à proprement parler. La mission éducative doit pour l’instant se poursuivre d’une autre façon : en continuant le dispositif d’enseignement à distance tout en veillant à proposer des travaux sous forme papier aux familles lorsque cela est nécessaire pour ne pas créer d’inégalités d’accès aux contenus des enseignements.

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